★ CARACTERE :
Colérique / Violent : De tout temps, Thanatos a eu des accès de colère d’une violence rare pouvant faire concurrence à celle d’Arès. La colère se distinguerait du mécontentement ou de l’irritation par son intensité supérieure, sa survenue moins fréquente, son fort caractère interpersonnel, et à la faveur d’événements plus menaçants. . Effectivement, de part son attitude un peu éloigné de toutes les choses, il n’aurait pas du être soumis à ce sentiment, mais ce n’est pas le cas, sans doute car résidait en lui, le pouvoir de la fatalité brutale du destin. Cette entité qu’il avait dissocié de son nom, appelé Moros, comme si lui même connaissait cette iraison. La mort violente, sauvage, sans état d’âme ou de morale, balayant tout sur son passage comme la plus puissante de tornades. Et même, malgré tout ça, il restait toujours de la rage dans son être. Alors aujourd’hui, réassemblé à nouveau, la colère coule dans son sang tel un poison le menant tout droit à l'échafaud. Il y a d’abord cette phase de grondement. Le début de la fin. Il est facile d’observer chez Than’ des petits signes d’impatience ou de gêne légère (taper du pied, mordre ses doigts, agiter ses jambes), ou bien des comportements légèrement plus menaçants (jurer tout bas, invectiver, lancer des regards noirs, sa spécialité). Une sorte de comportement passif agressif exprimant non directement la haine qu’il contient. Il sait, que c’est à partir de là, qu’il faudrait qu’il agisse, qu’il essaye de se calmer, de réduire son niveau de frustration, se concentrant ailleurs, sur quelque chose d’agréable, mais en général cela rate, ne faisant qu'augmenter son baromètre de nervosité. Comme un départ de feu que l’on peut maîtriser avant que les flammes ne deviennent brasier ardent. Et puis, la phase d’explosion, véritable bombe nucléaire, détruisant tout sur son passage pour de nombreuses années. Quand il entre dans cet accès de rage, rien ne l’arrête. Sauf une personne. Si Éros se trouve dans les parages, cela veut dire que vous avez beaucoup de chance, sinon, paix à votre âme. Than’ ne se stoppera qu’une fois qu’il estimera ce sentiment atroce pesant sur sa poitrine allégée. En général, plus rien ne tient debout, meubles, décorations, humains mais le dieu est apaisé. Pour le moment.

Névrosé / Frustré : Sa colère ne vient pas de nulle part. Elle vient de cette frustration immense, accentué par ce qui lui arrive à maintenant. Le manque de ses souvenir, le fait de ne pas savoir pourquoi il se retrouve ainsi et la diminution de ses pouvoirs donnent un cocktail explosif dont Than’ est abreuvé quotidiennement. On se sent tiré en arrière, incapable d'atteindre ce que l'on souhaite, et les solutions semblent hors de portée. On se sent si proche de la solution, et pourtant si loin, et la frustration prend toute la place. Thanatos sait qu’il est la propre raison de sa frustration, assez intelligent pour comprendre qu’il est le seul à pouvoir se libérer de ses chaînes, de ce cercle vicieux infini, plus la frustration est importante, plus la colère l’est, et plus la frustration de ne pas pouvoir résoudre cette colère augmente, jusqu’à la fameuse explosion. Mais pour le moment il n’y arrive pas alors il fait avec, même si en réalité, ce sont plutôt les autres, qui doivent faire avec, car en plus de cette rage baveuse, Than possède de nombreuses névroses, de tics et de tocs. Il est là aussi conscient de sa souffrance et s’en plaint tout le temps. Ses lectures de Freud n'arrangent rien le cas désespéré qu’il est.

Impulsif : Agir sur un coup de tête ? Ne pas trop réfléchir afin de garder la fraîcheur de ces actes ? Savourer de céder à ses bas instincts sans se soucier des conséquences, sans réfléchir aux tenants ni aux aboutissants avant d'oser quelque chose. Than’ agit souvent avant de réfléchir. Il lui faut de l’action, de l’énergie, bouger, réaliser le plus possible de chose. Certes, il aime se caler dans un lit moelleux pour lire tout ce qui lui tombe sous la main, internet quelle merveilleuse invention, mais il ne reste pas sage très longtemps. Toujours en quête de quelque chose, son impulsivité en devient excessive. Derrière une apparente fraîcheur, l'impulsive pathologique dissimule souvent un mal-être. En effet, agir de manière irraisonnée en permanence peut pousser à prendre la mauvaise direction, ce que le dieu de la mort fait allégrement, appréciant aussi d’entraîner les autres avec lui, sur son chemin macabre. Or encore une fois, il s’enferme dans un cercle vicieux. Lorsque l'impulsivité n'est pas satisfaite rapidement, il ressent généralement un fort sentiment de frustration qui peut la pousser à adopter des comportements inadéquats et incontrôlable venant toujours au même point, la colère. Prisonnier des sensations et sentiments qu’il veut pourtant mettre à distance, loin de lui.

Arrogant : Ah on lui en donnerait des baffes à ce sacripant car l’arrogance est dans son principe même une agression. Elle s’accompagne d’une démonstration constante de supériorité (factice) à l’égard de l’autre, destinée à le maintenir au niveau inférieur. Plus qu’un trait de caractère, c’est une posture, une attitude psychique construite voire acquise ou apprise, que Than adopte à l’égard des autres à des fins défensives, sachant bien entendu que la meilleure défense est souvent l’attaque. Deux dimensions sont d’emblée sollicitées : la première est l’artifice, car cette posture n’est pas naturelle, elle n’est pas son expression directe, confiant dans l’échange qu’il peut avoir avec le monde extérieur étant donné qu’il est d’un naturel profondément solitaire. La seconde dimension est la violence, car, de même que la musculature est sollicitée pour maintenir la posture corporelle, l’arrogance est une tension permanente pour imposer son image aux autres mais aussi à soi-même. Than n’a quasiment jamais une minute de repos physique ou mental, car c’est dans ce moment de tranquillité où il se rend compte de la faiblesse dans laquelle il se trouve, insupportable à ses yeux de dieu puissant et craint. C’est pourquoi l’arrogance n’est pas l’orgueil, lequel est aussi une forme de satisfaction de soi. Ainsi l’orgueilleux renonce souvent à se ménager un public qui ne pourrait que le décevoir car il ne saurait l’aimer comme il s’aime lui-même, tandis que l’arrogant, lui, a absolument besoin de l’autre qui lui renvoie son image de supériorité divine.

Possessif :  Esthéban a un réel besoin de possessivité sur tout ce qui l'entoure, sa conquête du monde, s'opère donc sur les gens et les choses. Sa sexualité est problématique car Esthéban ne sait pas, ne veut pas attendre et ses désirs appartiennent bien plus à l'instinct qu'à l'amour. Il n’est pas un grand séducteur, mais quand il trouve sa proie, il ne la lâche plus. Cette personne lui appartient, c'est un fait inéluctable. Paradoxalement, il peut être aussi d'une douceur incroyable, se pliant en quatre à ses exigences, du moment qu'elle est satisfaite de son traitement, sans doute par peur de le quitter. Une chose est sûre, c'est qu'avoir Than' comme amant vous donne droit à sa protection, et c'est clair qu'il vaut mieux l'avoir comme ami que comme ennemi.

Néanmoins, Esthéban peut s’avérer fort amical et sympathique, chaleureux, communicatif et sociable. Séduisant, concerné par son apparence, il tend à soigner son image de marque, assez soucieux de l'effet qu'il produit sur autrui. Souple et adroit, adaptable, il possède une aisance verbale certaine et s'exprime avec un vocabulaire choisi, tant pour le plaisir de jouer avec les mots que pour ne pas passer inaperçu. Il est souvent passionné par ce qu’il fait, capable de faire changer d'opinion les autres avec facilité, tant il peut être persuasif. S'il est à la fois émotif et actif, il est aussi obstiné et sérieux quand il se fixe une tâche à réaliser. Il ne connaît pas l’échec et ne veut surtout pas le connaître. Alors parfois, il peut posséder une grande confiance en lui, qu'il doit tempérer pour ne pas tomber dans l'excès, ce qui malheureusement arrive souvent. Dans tous les excès. Il sait très bien se servir de lui, de son monde intérieur et des autres pour arriver à ses fins, mais il est aussi capable de tout sacrifier pour une cause qu'il estime juste. Si cette moralité entrave sa liberté d'action, et bien il est capable de la mettre de côté car il déteste être « ligoté » par des interdits ou des principe. Ainsi, ses attitudes deviennent fortement discutables le conduisant à bien des abus. C'est qu’il est un fin limier grâce à une forte intuition et sa sensibilité évidente qu’il veut pourtant cacher à autrui. Than’ est capable de se bousculer si besoin et même de bousculer les autres, surtout les autres. Il aime le « clair-obscur », parler avec des sous-entendus dont personne ne réclame l'explication de peur de passer pour un nul, mais il ne faut pas s'arrêter à cette façade pour autant et surtout savoir lui résister, seule condition pour que Than’ vous respecte un minimum.


★ PARTICULARITÉS : Comme expliqué un peu plus bas ↓ , Than' a un léger dédoublement de la personnalité (et encore vous avez de la chance ça aurait pu être pire.) Si à l'époque il pouvait créer pléthore de créatures morbides pour l'accompagner dans son funeste destin, il ne peut aujourd'hui que faire "venir" Moros, le destin fatal. Or de part son sommeil et tout ce qui se trame là haut, Moros fait entièrement partie de Thanatos. Il est juste parfois différent et pas uniquement sur le physique. Moros est plus violent, plus brute, plus sauvage et moins réfléchi que Than'. Et ses goûts diffères aussi légèrement. Si Than' aime les agrumes, Moros aimera lui, les fruits rouges. Si Than aime la lecture sur livre, Moros aimera la lecture sur tablette. Moros n'aime pas vraiment le travail d'animateur populaire que Than' a gardé de son humain, pour lui "faire plaisir", pour "honorer" sa mémoire.  

★ Les récurrences sont apparues il y a environ un an sous le Dôme… À terme de leur divinisation, elles peuvent acquérir trois pouvoirs distinctifs. Quels sont-ils pour ce personnage ? :  

1- Contrat avec Gala & Voici : Than' peut absolument tout savoir de vous. Il lui suffit d'être en contact avec votre peau, et il peut faire apparaître une sorte de dossier (en vérité tout arrive dans son esprit mais vous avez vu le personnage, Monsieur aime faire les choses en grand) pour tout connaître, de votre naissance à votre mort ! Malheureusement pour lui (et chose qu'il n'avouera au grand jamais) ses pouvoirs ne sont plus assez fort pour voir la date de la Mort ! Dommage ! En parlant de ça, il a quelques soucis dira t'on quand il s'agit des créatures. Etant donné qu'elles sont "mortes" avant de renaître théoriquement, il y a comme un bug dans la matrice. C'est flou, entremêlé et cela lui demande beaucoup d'effort pour arriver à tout mettre dans l'ordre (parfois il ne s'en donne pas la peine). Tout comme avec les dieux. Il ne peut entrapercevoir des brides d'informations que des récurrences de sa mythologie. Mais au moins, en essayant, quand il a un grand vide, il sait qu'il a un dieu face à lui.

2- Métamorphose Schizophrénique : Thanatos n'est pas uniquement la personnification de la mort. Il est aussi un nombre assez impressionnant de divinités qu'il a crée au sommet de sa gloire. Avec son réveil, ces divinités sont "retournées" à la maison. Pas assez puissant (bon sang il va nous en faire un complexe !) pour les créer à nouveau comme entités propres, il arrive néanmoins à changer son propre corps. Il est ainsi aussi connu sous le nom de Moros, le dieu implacable de la mort violente, la fatalité du destin. Ainsi Moros possède une force et une agilité encore plus élevé que Thanatos. Une véritable machine de guerre.

Ça va bientôt arriver faites attention !

3- The Show Must Go ON ! : Si Éros peut rendre fou de désir, Thanatos peut rendre fou de violence. Pendant de la vie, la mort est toujours là, comme le serpent attendant son heure. Son regard bleu hypnotise, envoûte, pour vous conduire tout droit dans votre dernière demeure. Il révèle en n'importe quel être, la pulsion morbide qui l'habite pour la faire ressortir tel un ouragan dévastant tout sur son passage. C'est cette pulsion qui veut tout casser, réduire à néant toute la vie qui jouit devant ses yeux éthérés. Vous l'aurez compris, Than' n'a même plus besoin de faire son boulot, vous le faite gentiment à sa place, et pour rien que pour ça, il vous donnera un bonbon !

Ps: Il disait quoi Freud déja ? : Pour ce troisième pouvoir, il y a un petit hic. Déja ça ne marche pas sur Éros et inversement. Ils sont en quelques sortes, immunisés l'un contre l'un à ce stade de la compétition. Cependant, vous n'êtes en aucun cas immunisés à leurs pouvoirs combinés. Ils se potentialisent, l'un servant de catalyseur à l'autre sans même le savoir. Dans le même environnement, ils sont totalement capables de faire des ravages. Alors faites attention à vos fesses ! Dans tous les sens du terme !

★ Comment ce personnage vit-il son état de récurrence ? Où en est-il dans ses pensées et sur le lien entre l’hôte et le dieu qui l’habite ? :

Si au début Thanatos a très mal pris d’être enfermé dans le corps d’un simple humain, il s’y est vite fait à l’idée. Intelligent, il a bien comprit que malheureusement rien ne pouvait inverser la tendance pour le moment prenant son mal en patience. Surtout, qu’il se trouve, que son humain, était assez marrant, le prenant au début pour la voix de sa conscience avant enfin de comprendre ce qui se passait. Il l’a peu à peu étouffé, après avoir appris toutes les choses nécessaires pour se fondre dans la masse, passer inaperçu et frapper aux points faibles des temps modernes.

★ Que pense-t-il du Dôme et de Praedam Hill ? : Arf. Voila ce qu'en pense le dieu de ce dôme. Lui, aimant les grands espaces, les voyages sans lendemain, n'apprécient pas forcément d'être coincé comme un vulgaire humain. C'est d'ailleurs un sujet de frustration assez intense que ce dôme. D'un autre coté, heureusement que son humain était célèbre, la popularité dont il jouit occupe son esprit, et il apprécie assez se fondre dans la masse, se moquer derrière son masque de ces pauvres âmes qui même si elles sont au courant de la vérité, ne la détiennent pas entièrement.

D’extérieur, Esthéban avait l’air de dormir paisiblement sur le fauteuil du salon. Il n’y avait pas un bruit dans la maison de campagne. Même les oiseaux avaient arrêtés de chanter comme s’il sentait le danger roder. Comme s’ils arrivaient à percevoir ce qui se passait à l’intérieur de l’enveloppe charnelle de l’homme affalait qui n’était plus lui même depuis un moment déja. “Je ne comprends vraiment pas certaines choix de ta vie.” Le dieu faisait face à sa récurrence, leurs deux consciences face à face dans une sorte de palais mental qu’il avait créé pour pouvoir discuter clairement de ce qui se passait. Il en avait été le premier surpris, de se réveiller dans un corps qu’il ne connaissait pas, sans mémoire, sans souvenirs. Il savait tout simplement que ce n’était pas vraiment lui vu qu’une entité habité cet hôte de chair. Sauf que contrairement à cet humain, il était un dieu et pas n’importe lequel. Celui de la Mort. Il incarnait la Mort pour toutes les créatures vivantes et certaines choses avaient du mal à passer. Cependant, Thanatos voulait comprendre. Et pour cela il avait besoin d’avoir toutes les cartes en main, même les plus inutiles, qui auraient peut être leurs importances un jour ou l’autre. “Comme quoi par exemple ?” “Pourquoi as tu changé de carrière aussi rapidement ?” Le véritable Esthéban poussa un soupir. “Bizarrement ça ne m’étonne pas que tu me le demandes. Après tout, tu es la Mort. Forcément tu as dû sentir le truc.” La représentation de l’esprit de Than eut un léger ricanement. “Avant j’étais journaliste de guerre. Reporter pour un grand quotidien londonien. Je suis parti couvrir la guerre d’Irak en Février 2003 avec mon frère qui lui était photographe. Il est mort sous mes yeux. Il a marché sur une mine.” S’il avait eu ses souvenirs, Thanatos aurait pu le réconforter. Il le savait. Il n’était pas qu’une machine à envoyer les êtres dans l’au delà. Il était la représentation de la finitude dans ce monde, et des angoisses que cela pouvait créer. Il avait ce coté doux, charmant, envoûtant, qui permettait aux survivants de .. survivre au chagrin. L’absence était sans doute la chose la plus difficile à supporter, passant même avant l’éternelle question de savoir s’il y avait autre chose après la vie. “Je suis rentré seul. Brisé. Et aucun honneur et prix journalistique n’ont pu combler mon chagrin. J’ai vu un psychiatre, qui me suis toujours d’ailleurs. Il m’a longtemps expliqué que je n’y étais pour rien, que je n’aurais rien pu faire.” “Il a raison. L’heure est décidée dès la venue de vos âmes sur terre. Elle est fixée à l’avance. Inéluctable.” Le dieu avait prit sa voix la plus calme, la plus empathique aussi. Il ressentait la douleur de son hôte, n’appréciant guère ça, alors s’il pouvait l’apaiser cela l’arrangerait. “Sauf quand je décide que la montre doit être avancé. Mais ce n’était pas le cas pour ton frère. C’était son heure. C’est tout.” En vérité, il n’en savait fichtrement rien, ce qui l’agaçait aussi un peu. Depuis quand le dieu de la mort ne connaissait il pas la date de la mort, le coeur de son action ? Or il préféra faire comme si de rien n’était, l’encourageant à continuer. “J’ai pris conscience que l’on pouvait réellement mourir n’importe quand. Il aurait pu se faire écraser en traversant la route. J’aurais pu tomber dans les escaliers et me briser la nuque.” “Tu as une mort bien plus classe qu’une simple chute.” Than’ n’avait pas pu s’en empêcher, un fin rictus barrant son visage morbide. “Cette angoisse, je n’étais pas le seul à l’avoir. Alors j’ai tout fait pour l’enlever, la faire partir. Vivre sans penser au lendemain, à l’heure suivante. S’amuser est devenu mon leitmotiv. Ayant beaucoup de contact dans les médias, j’ai proposé à quelques producteurs des émissions de divertissements. Mes concepts ont plu plus que de raisons. Tout a été très vite, et je me suis découvert des talents de comédiens. Présenter mes propres émissions ont été une catharsis importante. Plus je travaillais et moins je pensais à ce qui nous attendait. Je suis devenu populaire. Apprécié par tous. Alors j’ai continué d’arrache pied parce que la sensation était grisante, même si on est d’accord que le niveau intellectuel n’est pas très élevé. Un mal pour un bien.”

Ce fut au tour de la représentation de Thanatos de bouger, dodelinant de la tête. “Bien. Et en ce qui concerne ta femme ?” Il remarqua que le corps de son hôte bougea aussi, se crispant. Ah, il venait de toucher un point sensible. Toute la tristesse liée à la mort de son frère s’évapora pour laisser place à la gêne, voir la culpabilité. “Comment ça ?” “Vraiment ?” Than haussa les sourcils en soufflant par les narines. “Je suis dans ton esprit. J’ai accès à tous tes souvenirs et tu oses essayer de me mentir ? De faire l’innocent ?” Ah les humains. Un mystère aussi profond que l’univers. “Fais chier.” “Donc je repose correctement la question. Pourquoi est ce que tu restes avec ta femme alors que tu ne l’aimes pas ?” “C’est faux !” Clairement, Than’ lui lança un regard de jugement tandis qu’Esthéban s’était levé de son endroit pour faire les quatre cents pas. “Je ne suis certainement pas le mieux placé pour parler du concept d’amour vu que pour le moment je ne sais même pas si j’ai aimé par le passé, mais de ce que j’ai cru comprendre, cela va avec le principe de fidélité. La mort par exemple, a toujours été fidèle à la vie.... Pourquoi ne pas la quitter vu que tu la trompes ?” Il était pragmatique, c’était tout. Depuis qu’il s’était réveillé aussi neuf qu’un bébé, il avait décidé d’apprendre. Il avait ingurgité des quantités astronomiques de livres sur tous les domaines possibles et inimaginables, vu que son hôte avait refusé dans un premier temps l’accès à son savoir. Ce qui n’avait pas duré vu que le dieu gagnait en pouvoir chaque jour. “Pour l’image.” Il fronça les sourcils, pas certaine de comprendre. “Parce que je correspond à un certain standard de vie auquelle mes téléspectateurs peuvent s’identifier. Une vie idéale, qui fait rêver.  Une belle maison, une belle voiture, une belle femme, un chien, un bébé.” “Il me semble que la population est beaucoup plus diversifié que cela non.” “Oui. Mais la ménagère de 40 ans est mon coeur de cible.” Than’ leva les mains devant lui en secouant la tête. “Qu’est ce qu’on s’en fout de ça franchement. Tu n’es pas heureux. Tu couches avec un tas de personnes et tu fais semblant. Toi qui parlait de vouloir vivre ta vie à fond y a quelques minutes … ce n’est pas vraiment la conception de la chose.” Cet humain était étrange. S’il voulait vivre effectivement à fond, pourquoi n’assumait il pas ? “L’argent. Ce monde est régit par l’argent. Un claquement de doigt et tout se perd.” “Où est le rapport ?” “Le rapport ? Si mon public décide du jour au lendemain de boycotter mes émissions parce qu’il apprenne que j’aime m’envoyer un ou deux rails de cokes dans le nez sur les fesses d’un beau mec tu crois qu’il adviendra quoi ?” Le dieu resta silencieux face à ça parce qu’il ne savait pas quoi dire. Vraiment, il ne voyait pas où était le problème d’assumer les conséquences de ses actes. “Le scandale peut détruire des vies, je le sais, j’en suis friand. Ça fait du buzz. Qui dit buzz dit audience et qui dit audience dit cash. Je ne peux pas me permettre d’en être au coeur alors que c’est moi qui les diffuse.” “Tu es un con.” “Sans doute. Mais tout le monde y est gagnant.” Encore une fois, le dieu fut prit au dépourvu. “Ma femme vit au dessus de ses moyens. Elle s’envoie en l’air avec qui elle veut sans que je ne lui pose de questions. Elle peut se vanter de sortir avec une célébrité et d’en avoir l’aura. Toi qui aime la puissance, tu devrais comprendre non ?” “Parce que je le suis, là est la différence entre toi et moi. Je ne la cherche pas, elle est inscrite à même ma fonction.” Pourquoi chercher l’approbation des autres quand la crainte pouvait être meilleure conseillère. “J’ai lu que les autres dieux n’avaient pas de contacts avec toi. Qu’ils ne prononçaient même pas ton nom de peur que tu apparaisses pour tout détruire sur ton passage. Que seuls les plus téméraires le faisaient. Comme Hadès par exemple, qui t’avais laissé t’installer non loin des portes de l’enfer.” Il fit une moue déprimée, ravalant la frustration qui pointait le bout de son nez quand son fichu humain lui rappelait qu’il n’avait pas encore retrouvé la mémoire. “Si l’histoire le dit, c’est que ça doit être vrai.” Sybillen comme d’habitude, il comprenait néanmoins ce qu’il venait de lui dire. Il mentait pour maintenant son statut. Pour garder l’image de la mort intacte, infaillible. “Oh …” Esthéban sourit en même temps que Thanatos. Peut être que l’univers avait une bonne raison de l’avoir incorporé à cette vie. “Cependant, je sais que je n’aurais pas fait comme toi. J’ai toujours assumé parfaitement les choix que j’ai fais. Je ne reviens jamais en arrière sur une décision et je me fiche de ce que l’on peut en penser. C’est dommage qu’au final tu vas mourir car je t’aurais conseillé pour le coup de te libérer de tes carcans.” Le sourire de sa récurrence partie aussi rapidement qu’il n’était venu quand il lui rappela sa fin proche. “Ne sois pas triste. Tu ne vas rien sentir. C’est comme si ton esprit s’endormait à jamais. Nous allons parler, puis un jour, je n’aurais plus de réponses. C’est plutôt sympa comme mort, sans doute la plus agréable que j’aurais eu à donner. Puis si cela peut te consoler, dis toi que tu ne meurs pas vraiment. Ton image justement, continuera d’exister autant de temps que je serais dedans. Peut être pour toujours qui sait ?” Thanatos eut un petit rire avant de tourner la tête vers la gauche. Un bruit désagréable les déconcertant tous les deux. “Alarick pleure. C’est l’heure de s’en occuper.” Il leva les yeux au ciel, pas franchement ravi de devoir faire une chose pareille. “Tu as décidé de ce que tu allais lui dire ? Pour justifier ton départ ? ” “Une tournée mondiale et une escale un peu plus longue que prévu au Canada.”



“Mais pourquoi tu as fais ça !” Son humain s’était tut pendant toute la durée de son acte, mais maintenant qu’il se baladait tranquillement, sa pulsion morbide assouvie, il n’arrêtait pas de lui hurler dans son esprit. Oh il aurait très bien pu le faire taire d’une simple pensée, mais il trouvait ses vociférations extrêmement drôle. “Dans je suis le dieu de la Mort, c’est quelle partie de la phrase que tu n’as pas compris ?” Il sortit son paquet de cigarette pour s’en griller une, ayant continué de garder cette vieille habitude. Il avait céder pour faire taire la sensation étrange de manque de son corps, puis il s’était vite rendu compte que cette chose était forte agréable, en plus de tuer un nombre incalculable de gens chaque année. “Tu ne peux pas faire ça !” “Bien sur que si !” Il leva les yeux au ciel, regardant passer les ambulances et autres corbillards avec un sourire satisfait. “Chacun son travail. Tu m’obliges à supporter tes émissions. Je t’obliges à supporter mes carnages. Donnant-donnant.” “Sauf que toi tu commences à aimer la popularité dont tu jouis ! Je l’ai senti la dernière fois, que tu y prenais plaisir à déballer la vie de cette pauvre actrice sans le moindre scrupule. Pire que moi.” Thanatos, qui rentrait dans sa voiture, haussa les épaules. Certes, ce n’était pas entièrement faux. Il fallait dire, que tenir la promesse qu’il avait fait à son humain était un peu plus difficile que prévue. Il avait même été obligé de lui laisser les rênes au début, n’étant pas la plus sociale des personnes sur terre. Et effectivement, comme Esthéban lui avait si bien fait remarquer, il y prenait goût. Il trouvait ça très marrant, d’humilier publiquement ces personnes Si à la base ce n’était pas ça qui était prévu, son producteur était venu le voir, enjoué, appréciant encore plus la nouvelle formule qu’il avait proposé, admiratif du travail qu’il faisait sur chaque invité, sans savoir qu’en réalité cela n’était du qu’au pouvoir de Thanatos qui revenait petit à petit. “Alors que je peux t’assurer que la seule chose dont j’ai envie de faire là c’est de vomir tout notre déjeuner.” “Petite nature.” “Non ! Tu viens de tuer ENCORE, une cinquantaine de personnes…. et pas de la plus sympa des manières comme tu le dis si bien ..” “Mais tu croyais que je faisais quoi de mes journées ? De la couture ?” Il ricana de plus belle, le pied appuyé sur la pédale d’accélérateur de la belle voiture qu’il avait. “Et encore, je me trouve vraiment très soft. Je me ramollis avec le temps, c’est ... difficile pour moi d'être dans cet état là ...!” L’autoroute se dessina rapidement, tandis que le silence était revenu autant dans la voiture que dans sa tête. Enfin … “Heureusement que tes souvenirs ne sont pas revenus … je ne l’aurais pas supporté je pense …” “Tu serais surtout mort directement, alors arrêter de râler sinon je finis de te faire taire avant que l’on ne soit arrivé.” Ah cette menace marchait toujours sur son hôte. Il n’était pas sentimental. Pas lui. Et pourtant, il avait l’impression qui lui manquait une présence à ses côtés. Alors il donnait un peu de répit à Esthéban. Qui au final, ne se plaignait que quand il faisait ses meurtres de masses. Il avait peur. Peur du sang, peur de la mort, peur de la souffrance, peur de la violence. Tout ce que Thanatos aimait. Mais il avait surtout peur qu’un jour, on ne l’arrêter comme serial killer, finissant sa vie en prison. Et le dieu avait beau lui répéter que ça n’arrivait pas, qu’il avait fait ça pendant des millénaires et des millénaires, il n’arrivait pas à le calmer quand ça arrivait. En plus, il en avait eu des exemples, Thanatos, doué pour accuser d’autres personnes à sa place. Oh, au début cela lui avait fait mal. Blessure d’égo, éhonté que déjà son humain ne reconnaisse pas sa grandeur mais qu’en plus, on enferme ses disciplines qui répandaient la mort pendant qu’il faisait sa petite sieste. Mais il avait plus d’un tour sous sa cape. On n’arrêtait pas aussi facilement la Mort. Les meurtres qui sillonnaient sa route étaient tous attribués à quelqu’un d’autre. Terrorisme islamique. Terrorisme fasciste. Coup de folie. Évadé de prison. Evadé d'hôpital psychiatrique. Amour passionnel. Bref tout sauf lui. “Allez, remet toi de tes émotions, et si tu es sage pendant le voyage, je te laisserai faire ton émission sans soucis.” Il eut un rictus satisfait, doublant la voiture devant lui sans aucune règle de sécurité Si en prime il pouvait faire un accident de la route, sa journée serait vraiment splendide.

Il était enfin arrivé après des jours de routes, devant l’une des grandes portes du dôme. Alors c’était donc vers ça qu’il avait été attiré ? Dès qu’il s’était incarné dans son hôte, il avait eu une volonté immuable d’aller dans cette endroit, comme si l’extérieur était dangereux. L’idée avait du mal à passer mais il sentait bien que quelque chose attendait dans l’ombre. Il repéra deux militaires dans la guérite officielle. Il aurait pu passer par l’une des routes adjacentes mais il voulait faire ça bien, s’étant renseigné par des réseaux parallèles. Or Thanatos n’était pas connu pour faire les choses en cachette. Enfin, jusqu’à maintenant. Tout au long de son périple, il avait pu voir le changement de mentalités, la baisse de croyance dans la religion, toutes les religions. Les dieux du panthéon n’étaient quasiment plus vénéré, quelques petites communautés subsistaient mais ce n’était plus la gloire d’antan. Les religions monothéistes avaient pris le dessus, des faux dieux qui récoltaient leurs prières. Than en avait été dégoûté. Amèrement dégoûté. Certes, il n’était pas le plus prié, mais il avait sa petite communauté secrète de fans. Et aujourd’hui, cela avait été remplacé par la télévision, les shows, les spectacles, les médias, les nouveaux dieux régissant la vie de ses pauvres humains en quête de sens. Passant sa main dans ses cheveux sombres, les plaquant en arrière, il descendit la vitre de son énorme 4*4. “Bonjour Messieurs. Puis je passer ?” Les deux soldats se regardèrent, étonnés de ce qui arrivait. “Pour faire quoi ? C’est une zone protégé !” “Je le sais, je suis prêt à me soumettre à n’importe quel examen !” Il voyait les deux hommes discutaient entre eux, murmures de questionnements, de curiosité. “Dites …. Vous n’êtes pas quand même le présentateur de 'L'heure du Grill" ?” Son sourire était enjôleur, ses mimiques joyeuses, encore plus quand il hocha la tête. “En chair et en os ! Vous regardez ?” “Si on regarde ? Ma femme vous adore !” “Et moi mon fils ! Au moins il s'intéresse à autre chose qu’à ses jeux vidéos ! J’ai bien aimé le débat sur le conflit israélo-palestinien !” “Ah non, moi je préfère quand vous interviewez des stars ! C’est beaucoup plus drôle.” Thanatos avait réussi à mettre une sorte de filtre devant chacun de ses tympans, n’écoutant pas vraiment ce qu’on lui disait. Il prenait les compliments et jeter tout le reste, l’inutile, le superflux. “Vous savez quoi ? Venez au prochain enregistrement avec votre famille ! Je vous invite personnellement.” Un dernier clin d’oeil et Than’ appuya une fois de plus sur l’accélérateur tandis que la porte s’ouvrait. “C’est trop facile.” Quelques mots, quelques promesses et l’homme cédait. Il jeta un coup d’oeil à son rétroviseur, éclatant d’un grand rire aux tonalités inquiétantes en voyant les hommes se parler entre eux, Ils réfléchissaient mais bien trop tard, il avait obtenu ce qu’il voulait. Comme d’habitude. Il avait eu l’information du dôme grâce à un anthropologue qu’il avait rencontré lors de ses recherches sur les divinités de son panthéon. Ce dernier ne devait pas parler, mais Than’ avait justement, les moyens de faire parler. Il continua de rouler encore pendant quelques heures, avant d’arriver dans la grande ville centrale, dans un silence assourdissant. Il poussa un petit soupir, presque triste. Son hôte l’avait il vraiment quitté ? Où était-ce ce dôme qui faisait qu’il ne le captait plus ? Dans tous les cas, il haussa les épaules. Cela devait bien arriver un jour ou l’autre. De plus, il comprit rapidement que ce n’était pas une bien grande perte, sentant ses propres pouvoirs s’accroitrent. C’était dans l’ordre des choses. Maintenant, ne restait plus qu’à continuer sa propre vie, reprendre là où il avait arrêté avant qu’il ne s’endorme. Mais pour ça, il lui restait surtout ses propres souvenirs à retrouver. En attendant, il ferait ce qu’il avait promis à Esthéban. Il continuerait aussi d’entretenir la mémoire de ce dernier, de le faire vivre en quelque sorte. Enfin, s’il ne mourrait pas lui non plus dans un stupide accident de la route. En effet, il venait de s’arrêter en plein milieu d’un carrefour, son regard ayant soudainement capté celui d’un petit brun à l’allure débraillé, dans sa veste trop grande et ses yeux trop innocents pour être honnête. Il ne savait pas qui, il était, mais tout son être réagissait à la vue de ce dernier. La frustration de ne pas savoir ce qui se passait le mit dans un tel état de colère qu’il faillit en arracher son volant. Alors quand une voiture le percuta, fatalité du destin se réveillant. Il n’hésita même pas une seule seconde pour sortir, se téléportant sans s’en rendre compte, sur le siège passager du conducteur, sa rage explosant comme jamais. S’il n’avait pas croisé son reflet dans le rétroviseur, s'apercevant qu’il avait totalement changé d’apparence, il l’aurait certainement tué. Devant les personnes qui s’amassaient pour voir ce qui se passait. Il ne comprit pas immédiatement, encore moins quand le petit brun préféra fuir la scène sans demander son reste. Brisant le bras qui osa le toucher, il regarda l’homme qui avait sonné sa dernière heure. Une voix plus grave que d'ordinaire emplissant l'habitacle. “Je vais revenir pour toi mon vieux … t’en fais pas pour ça.” Disparaissant pour se mettre à nouveau à sa place, il fronça les sourcils en voyant qu’il avait repris ses traits habituels. Que venait il de se passer ? Il allait devoir méditer calmement, mais avant, il fallait qu’il fasse passer sa frustration alors qu’il faisait des gestes de la main pour signifier que tout allait bien. La voiture arriva à redémarrer dans un boucan d’enfer, et Thanatos se promit de tuer toutes les personnes présentes après avoir retrouvé l’élément déclencheur de ce chaos encore plus violent.